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DE HENRI III. [l579] 187
à Escouan, où il mourut le 6'may, au grand regret de tous les gens de bien.
Le premier jour de mai, Maurevert (0, rencontré par un sien cousin et voisin, fut chargé et tiré d'un poi-trinal, dont la balle lui cassa le bras, qu'il lui fallut couper.
En ce mois, le seigneur de Paloiseau (a) fut marié à la fille du seigneur de La Chapelle aux Ursins, aux nôces de laquelle le Roy, la Reine et les princes sou-perent.
Le mardy 26 may, le seigneur de La Bobettiere, gentilhomme poictevin, et huguenot, fut, par arrêt de la chambre de l'edit, décapité en Greve, parce que de guet à pens ii avoit tué un gentilhomme sien voisin, qu'il avoit mandé pour diner avec lui en sa maison de La Bobettiere; et après dîner, l'ayant mené en un bois,
(0 Maurevert ou Mourelet : Louviers de Morey et, gentilhomme de Brie, avoit été élevé page dans la maison des princes lorrains. Le gouverneur des pages l'ayant un jour Fait châtier, il le tua, et passa à l'ennemi un peu avant le combat de Renti. Après la paix faite avec l'Espagne, il trouva moyen de s'insinuer de nouveau chez les Guises. Dès que le parlement eut mis à prix la tête de Ta mirai Coligny, il s'offrit pour cette exécution ; et ayant reçu de l'argent d'avance , il passa dans le parti des princes, et se montra très-eélé pour leur religion, qui lui paroissoit, disoit - il, plus pure que l'autre. Pour s'assurer encore davantage leur confiance, il inventa cent mensonges, et assura que les Guises lui avoient fait des injustices atroces. Après avoir tenté plusieurs fois, mais toujours en vain, d'exécuter ce qu'il avoir promis, considérant d'un côté le péril auquel il s'exposoit, et ne voyant d'ailleurs aucune apparence de réussir, pour ne pas s'en retourner sans avoir rieu fait, U lia une amitié très-étroite avec Mouy, qui tenoit le premier rang après Coligny dans Ie parti des confédérés, le tua dans un jardin , et se sauva sur un cheval dont Mouy lui avoit fait présent. Ayant obtenu g* grâce, il reparut à Paris, où un de ses cousins, avec lequel il étoit en contestation, lut tira un coup de pistolet. — (a) Pa* loiseau : Claudc de Harville, seigneur de Palaiseau.
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